Aujourd'hui, nous commençons la journée par un arrêt au « PMU-restaurant chinois » de la rue Salengro, qui fait face au quartier Gaston Roulaud-Salengro. Monsieur Chan nous prépare et nous sert 2 thés à la façon marocaine. Quand nous sommes entrées, il n'y avait personne dans le bar. Nous nous sommes mises à discuter avec lui :
« Ici, ce sont des histoires de café ! Je suis ici depuis 6 ans et 3 mois. J'habite juste au-dessus. J'ouvre à 7 heures du matin et je ferme à la fin des courses hippiques. Parfois c'est 20h00, mais parfois aussi 23h00. S'il n'y a personne, je ferme plus tôt. Le matin c'est plutôt les gens des pavillons qui viennent boire le café ! L'après-midi c'est plutôt les gens de la cité qui viennent jouer aux courses, discuter... Mais en ce moment, c'est calme, avec le ramadan. Cette année il y a de la perte, parce que la moitié du mois de mai et la moitié du mois de juin c'est le ramadan, et après les gens vont partir en vacances. »
Petit à petit le café se remplit. Au comptoir, s'installe un monsieur qui écoute notre conversation. Monsieur Chan nous explique que ce monsieur habite les pavillons d'à côté depuis 35 ans, puis continue : « Mais de toute façon, toi tu vas bientôt partir ». Sur ce, nous engageons la conversation avec lui « - Vous partez ou ? - Au soleil, sur la côte d'azur ! ».
Un autre monsieur entre dans le bar. Il se joint à la conversation et nous précise qu'il habite Bobigny depuis 1972, vers la bourse du travail :
« Je viens ici jouer aux courses tous les week-end, parce que le patron est vraiment sympa. Aujourd'hui, j'ai pris la voiture pour aller faire des courses à Carrefour, alors je fais un petit arrêt. Avant il y avait d'autres PMU, comme le sénateur. Mais ils ont tous fermé. Il en reste un à Bobigny, mais c'est une machine, donc ça n'est pas très intéressant ! Je viens à pied, je mets une quinzaine de minutes. On vient ici parce qu'on y est bien ! On peut parler, parler de tout ! »
Au moment de partir, un autre homme entre dans le café. Lui aussi vient de Bobigny : « Je viens en voiture, parce que comme ça mon chien peut rester dedans».
Monsieur Chan accompagne notre départ sur un ton joyeux : « Mon bar, c'est les Nations-Unies de Drancy ! Il y a toutes les nationalités qui passent par là ! »
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